DECOUVRIR LE CIGARE
LA CULTURE DU TABAC
La fabrication d'un bon cigare est tout à fait comparable à celle d'un bon vin. La qualité d'un vin dépendra du cépage,
de la nature du sol, des soins prodigués au vignoble et des conditions climatiques, année après année. Elle dépendra
également des procédés de fermentation et de l'habilité du vigneron.
Pareillement, la saveur d'un cigare dépendra du choix des feuilles de tabac, de l'attention apportée aux plants,
de leurs temps de maturation, de la bonification et, enfin de la compétence du fabricant. Ainsi, à Cuba, on sort
les semis des pépinières à partir d'octobre pour les repiquer en pleine terre. La récolte commencera quate mois
plus tard. La majorité des plants poussent sous le soleil et on les dépouille de leurs fleurs aussitôt qu'elles apparaissent,
afin de favoriser la croissance des feuilles. En revanche, les plants destinés à produire des feuilles de cape pour
les meilleurs cigares sont élevés sous de grands voiles de mousseline. Les feuilles peuvent alors rester lisses et ne
pas devenir trop huileuses.
Lors de la récolte, les feuilles sont prélevées à la main. La plante comporte six étages distinct. La cueillette
s'effectue de bas en haut, en suivant ces différents paliers, soit en six étapes dont chacune dure environ une semaine.
Schématiquement, les feuilles les plus basses sont les plus pauvres, celles du centre serviront pour la cape, et les plus
hautes, ou corona, sont les plus riches en goût.
En fonction du mélange particulier de ces feuilles, on obtiendra un cigare doux, corsé ou de force moyenne.
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Attachées deux par deux, les feuilles sont disposées à cheval sur des perches horizontales, dans des hangars de séchage
où la chaleur, l'humidité et l'aération sont rigoureusement contrôlées.
En fonction de la provenance et de la destination de ces feuilles, elles sécheront trois semaines à deux mois. Elles
seront ensuite triées, réhydratées, puis mises en ballots pour une première fermentation de plusieurs semaines. Puis,
on les triera encore suivant leur usage futur comme tripe, cape ou sous-cape, et suivant leur couleur, leur taille et leur qualité.
Elles subiront alors une seconde fermentation, avant d'être expédiées vers les manufactures, condionnées en balles ou
en tonneaux de bois.
Une troisième fermentation aura enfin lieu en fabrique, où les feuilles seront successivement aérées, humidifiées, puis
de nouveau empilées. Ce processus de bonification, plusieurs fois répété, durera au moins un an, et il pourra se
prolonger au-delà de dix ans dans la cas des plus grands tabacs. Et c'est tout le temps nécessité par cette préparation
minutieuse et savante qui justifiera le prix élevé d'un cigare digne de ce nom !
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